À table !

À l’époque du fameux « NON », vers 2-3 ans, le petit bonhomme ou la petite bonne femme est dans le développement de son affirmation de soi et de son autonomie. Systématiquement, l’enfant refuse de manger, quand on lui propose, ou ce qu’on lui cuisine… Sa capacité à dire non est en effet sa liberté légitime, mais lorsqu’elle tourne à l’automatisme quotidien, il peut être temps de lui rappeler que son autorité intérieure n’est pas une toute puissance sur le parent, voire sur le foyer tout entier.

L’illusion de toute puissance étant l’autre face de l’impuissance, il est bon pour lui de dire à l’enfant que son droit à dire non est possible mais n’est ni absolu, ni inconditionnel. Ainsi, limitant le fantasme naturel de toute  puissance, cela réduira chez l’enfant des phases de désespoir, de découragement et de toute impuissance face à des activités à réaliser seul, parfois encore trop difficiles pour lui. En rencontrant la frustration des limites, l’enfant apprivoise sa puissance et sa vulnérabilité, il développe sa persévérance, sa résilience personnelle, ainsi que son écoute de l’autre, sa socialisation et sa confiance.

Éducation et alimentation

Alors la prochaine fois que votre enfant refuse catégoriquement de manger, pour la énième fois, lors du repas suivant, mettez donc le couvert pour tous, sauf pour lui, en l’ayant compris dans la préparation du repas bien-sûr. Passez à table sans rien dire et voyez donc comment il va oser nommer son besoin voire, mieux, son envie de manger, comme un grand.
Ainsi, il prendra symboliquement sa place, non pas contre vous, mais pour lui, avec les personnes présentes. Vous pouvez lui rappeler avec un ton sécurisant que ce n’est pas lui qui décide seul et l’encourager à prendre soin de lui et de son corps en mangeant.

NB : Il ne s’agit pas d’un épisode isolé où l’enfant n’aime pas un aliment ou n’a pas faim, mais bel et bien une situation répétitive où l’enfant refuse de manger par lui-même à chaque repas, il ne s’agit donc pas de le forcer !

Ici, l’enfant prend sa place, s’affirme positivement (autorité intérieure) et l’adulte confirme sa place, sans l’humilier (autorité extérieure). Se crée alors une cohérence pour l’enfant entre son autorité intérieure et extérieure, il prend de l’assurance et nourrit l’estime qu’il a de lui-même dans un cadre sécure. Plus l’affirmation se consolide à travers le plaisir de manger, le lien entre la bouche et les gestes des mains, plus le « je » de l’enfant et sa parole sont créatifs et inventifs.

Dr Céline Choquet

Photo de Julie Johnson.

La pédagogie Montessori & Adelph Education®

Adelph Education® est une méthode pédagogique basée sur l’apprentissage par l’art et la nature, à partir, principalement, de la pédagogie et philosophie Montessori. Nous distinguons bien pédagogie et philosophie puisque selon nous le matériel Montessori ne suffit pas à « faire » à la façon du docteur Maria Montessori. Le génie de cette femme était avant tout dans la posture relationnelle avec l’enfant, la qualité de présence avec lui, et non la variété et la quantité du « matériel » utilisé.

Montessori

Le plus exigent et inspirant est donc avant tout la philosophie qu’elle a apporté en tant que médecin. Dans le respect des périodes sensibles de l’enfant qu’elle a intégré à sa pédagogie (ordre, mouvement, langage, raffinement sensoriel, socialisation…), nous accompagnons l’enfant à développer sa curiosité, sa persévérance, son sentiment de compétence, son expression et sa compréhension orale et écrite, son esprit critique et son sens de la recherche.

Pour Maria Montessori, « le jeu est le grand travail de l’enfant », alors que ce soit par les pratiques ludiques ou le jeu théâtral, avec un instrument, des marionnettes, ou toute forme d’art, l’enfant découvre que l’expérience est la source de la connaissance incarnée.

Nous mettons un point d’honneur au développement de l’autonomie de chaque enfant, qui doit s’accomplir à son propre rythme. Qu’il s’agisse de l’autonomie cognitive, sociale, corporelle (propreté, psychomotricité, alimentation…), relationnelle et affective (savoir se séparer en sécurité, exprimer ses besoins et ses émotions…).

Montessori

Nous accompagnons chaque jour les enfants à oser faire un choix de travail pour lequel ils s’investissent, s’organisent, se concentrent, s’entraînent, se responsabilisent. En découle un sentiment de fierté et de satisfaction pour l’étape de travail ou l’atelier réalisé.

L’espace de la classe est organisé en plateaux de travail avec le matériel Montessori à la disposition des enfants afin qu’ils avancent en étant indépendants et selon leur propre niveau de développement et de progression.

L’ellipse dessinée au sol est le grand nid de rassemblement des enfants lors des activités socioéducatives (actualités, ateliers philo, chants, anniversaires, leçon de silence, méditation…).

Par ailleurs, le coin de la paix est le petit nid douillet où l’enfant peut individuellement, et de son plein gré, aller se ressourcer, se recentrer, lorsqu’il a besoin d’écouter tranquillement ce qui se passe à l’intérieur de lui (émotions, sensations d’inconfort, conflit avec un autre enfant…).

Enfin, l’éducation cosmique chez Maria Montessori permet de transmettre à l’enfant la conscience que tout l’univers est relié et interdépendant, dans une vision écologique, pacifiste et holistique.

Avec l’art et l’expérience esthétique, les science naturelles et l’observation de la nature sont primordiales selon nous et permettent l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, vécus concrètement, en situation réelle et partagée avec le vivant.

Dr Céline Choquet